Glacé (libre)

Tetsu venait tout juste de commettre une abomination. Bien entendu, il l'ignorait. Mais son corps s'en rappelait inlassablement. Une nausée, ses mains insensibles, son regard perdu dans l'horizon de ce lieu noir couvert d'horloge, tout cela étaient les signes que voulait faire partager son corps à son esprit. Que se passait-il ? Où était Shii ? Il ne s'en souvenait pas. Sa mémoire remontait à son dernier baiser avec elle. Il avait été doux. A présent, il marchait dans les tréfonds de l'oubli. Ses pas le menèrent nulle part et il s'arrêta subitement.

Les yeux rouges de l'albinos ne parvenait pas à trouver un point de repère. Il était véritablement perdu. Que devait-il faire ? Que devait-il exécuter pour retourner à son lycée où sa douce dulcinée l'attendait ? Que quelqu'un lui dise ! S'il vous plaît ! Des larmes coulèrent depuis ses yeux de monstres. Son cœur saignait. Il le sentait. Un remord puissant le saisissait et ne semblait pas vouloir le lâcher. Pourquoi ?

Le lieu, entaché par un mystère sombre ne lui inspirait qu'un profond désarroi. Il ignorait tout, il ne savait pas comment réagir. Et, il y avait ce froid. Glacé, oui il se sentait glacé. Ses mains étaient en sang mais insensible à cause de ce gel. Son corps était en pleine inertie. Il restait immobile. Patientant semblait-il pour que quelqu'un lui invoque la marche à suivre. Un signe suffirait à le faire bouger. Si tout ceci était un rêve. Alors qu'une personne le réveille. Et cela serait le meilleur si c'était Shii qui le réveillait de sa probable torpeur.

Pourtant, intuitivement, il savait qu'il ne dormait pas. Il savait que tout ceci était une réalité dont le sens lui échappait. Il savait aussi qu'il était seul et ainsi qu'il devait se débrouiller par lui-même. Alors le jeune albinos se mit à marcher. Une nouvelle fois, sans jamais parvenir à définir l'endroit où il se rendait. Rencontrerait-il quelqu'un ? Il l'espérait. Sans aucun doute, si sa solitude n'était pas guérit tout de suite, il deviendrait encore plus fou qu'il ne l'était à ce moment présent. Sa raison, il désirait la retrouver. Il suppliait qu'on le trouve ici, il implorait qu'on lui parle. Il avait envie qu'un pilier humain se forme devant lui pour s'y accrocher et s'y reposer. N'était-ce pas le sentiment le plus ironique qui pouvait lui parvenir ? Lui qui avait tant cherché à être seul pendant tout ce temps. Le voilà qu'il avait besoin de quelqu'un pour l'accompagner dans son incompréhension.